mercredi 31 mars 2010

Si tu veux vraimment montrer ton cul sur facebook...

... fais-le au moins de manière intelligente, en supportant une cause.

C'est ce que propose l'association canadienne du cancer colorectal avec sa campagne faitesvoirvosfesses.ca






Pas sur que tout le monde cultive vraiment le fantasme de mettre son auguste séant sur Facebook, mais bon... j'avoue aussi que sensibiliser à cette cause n'est peut-être pas évident, et que certains ont atteint des sommets dans le mauvais gout. Au moins ici, on cultive le sens de l'humour, et vu le sujet, c'était pas gagné d'avance...

La campagne a donné lieu au premier mobfesse (ou buttmob) de l'histoire, la première collection de fesses sur fessebook, ca méritait d'être souligné non? Encore une utilisation de facebook connect, que les publicitaires commencent à maitriser de plus en plus. Le secteur caritatif n'y échappe pas, et c'est tant mieux. C'est la mouvance du fan-to-fan advertising, qui gagne en popularité (et en efficacité)



Ceci dit, au delà du buzz, et du coup publicitaire, je m'interroge... je ne suis pas persuadé de la portée d'une telle opération. La question est de savoir si le fait de voir une paire de fesses dans le métro va suffisamment m'inciter à aller sur ce site, et surtout si visiter ce site ludique va vraiment m'inciter au dépistage. C'est là que j'ai un doute... j'imagine qu'il faudra attendr de voir les chiffres de l'association.

Vous, qu'en pensez-vous?

samedi 27 mars 2010

On éteint la lumière pour l'heure de la terre ce soir



Difficile, aprés l'échec cuisant de Copenhague, de poursuivre la mobilisation environnementale. Peut-être que si c'est Darth Vader qui nous le demande, on aura plus facilement tendance à réagir... je connais des amis de Yoda qui devraient y être sensibles ;-)

En plus du teaser du WWF, une vidéo "officielle" et plus sérieuse circule pour promouvoir l'évènement. La voici ci-dessous. Cette année de nouveaux pays participent, dont la Chine...
Tout celà demeure bien symbolique et ne coute pas grand chose... mais il faut croire que pour l'instant on en est là. Voir que le mouvement se poursuit pour la 4ème année dans un mouvement international de plus en plus suivi permet tout de même de conserver encore (un peu) d'optimisme...




Enfin, pour rester dans la tendance 2.0, je voudrais souligner cette autre vidéo qui donne deux scénarios à la même histoire selon qu'on la regarde avec ou sans la lumière, un procédé de youtube que je vois de plus en plus fréquemment... et qui me plait.





Et vous, au delà de youtube, allez-vous éteindre la lumière ce soir?

lundi 22 mars 2010

La faim dans le monde expliquée en vidéo

Comment nourrir tout le monde ? from Denis van Waerebeke on Vimeo.



Voici un petit vidéo expliquant de manière simple, pédagogique et éducative la faim dans le monde, les différences Nord-Sud, et surtout comment faire pour que ca change. Bravo à Denis van Waerebeke pour la réalisation.

On y apprend que les rendements agricoles des pays du nord sont 1000 fois plus élevés que ceux des pays du sud. On y aborde aussi les effets secondaires de l'aide alimentaire, et que si on se mettait à manger des lentilles plutôt que du boeuf, la planète s'en porterait mieux... et les habitants des pays du sud aussi.

Nos choix alimentaires sont désormais des choix politiques. Je connais plusieurs personnes qui ont rduit leur consommation de viande pour des raisons écologiques, mais c'est la première fois que je le vois illustré de cette manière.

Ce vidéo: Comment nourrir tout le monde est diffusée jusqu'en janvier 2011 aux visiteurs de la cité des sciences et de l'industrie dans le cadre de l'exposition bon appétit.

mercredi 3 mars 2010

Retour sur le webothon haiti

Le dimanche 21 février se tenait le webothon Haiti, un évènement organisé par Michelle Blanc en vue de venir en aide à Haiti et de parler de médias sociaux dans la sphère humanitaire.


Le résumé de l'opération, les capsules vidéo et le programme complet se trouvent ici.

Le webothon était une première à plusieurs niveaux et une innovation remarquable dans le domaine de la philanthropie 2.0. J'ai donc voulu en savoir plus sur les attentes et les résultats des principaux intéressés. J'ai interrogé certains des participant que je connaissais. Leurs réponses m'incitent à penser que nous verrons avant longtemps d'autres webothon pour d'autres causes.
D'abord et avant tout, contrairement à ce que le nom de webothon avait pu me laisser penser, il ne s'agissait absolument pas d'un téléthon sur le web. Comme me le précisait Michelle au téléphone, l'idée n'était pas de se péter les bretelles sur les montants donnés, ni de jouer à battre des records de donations... ce que j'ai effectivement toujours trouvé assez malsain à la télé. Par ailleurs, le webothon était entièrement bénévole, aucun participant n'a été rémunéré, et aucun argent n'a transité par eux: les dons étaient directement redirigés vers les via http://haiti.guignoleeduweb.org/ aux organismes choisis:
Le webothon jouait sur la force du web, soit la création d'hyperliens. Or, si on cherche aujourd'hui webothon sur google, on tombe sur plus de 28 000 résultats. Pour un mot qui n'existait pas le mois dernier, c'est un premier joli succés...

Par ailleurs, Marisa Curcio d'Oxfam Québec m'a bien précisé que l'objectif premier de sa participation n'était pas forcément le montants des dons au cours de la journée mais plutôt de sensibiliser les ONG aux médias sociaux et surtout de venir faire partager l'expérience en nouveaux médias d'Oxfam. Le webothon n'aura certes eu que peu d'impact sur la fréquentation du site d'Oxfam, par contre, il est difficile de mesurer l'influence de la journée puisque tout le contenu est encore consultable - et consulté - sur Ustream (ce qui est un autre avantage par rapport au traditionnel téléthon télévisé).

C'est dans cette optique qu'il faut comprendre la philosophie de Michelle Blanc quand elle dit que « Donnez un poisson et vous nourrissez quelqu’un pour un jour, montrez-lui à pêcher et vous le nourrissez pour la vie ».


Le webothon se voulait donc avant tout une tribune pour parler d'Haiti et faire en sorte que les médias sociaux soient utilisés plus fréquemment et de manière plus pertinente en période de crise par les organismes caritatifs.


Par ailleurs, d'un point de vue plus technologique, Philippe Martin me faisait remarquer qu'une chaine de télé faisait ainsi pour la première fois l'expérience de la diffusion sur le web. En effet si l'évènement se tenait dans les bureaux de la chaine de télé Vox, sa diffusion avait lieu exclusivement sur Ustream, en utilisant également Skype afin de réunir des intervenants issus de plusieurs continents. Je retiens que mettre les moyens de la télé pour diffuser sur le web est une avenue que l'on commence à peine à explorer et je trouve passionnant de constater que c'est la philanthropie qui permets d'ouvrir cette voix.

Je me suis également demandé, et je m'en suis ouvert en toute transparence à Michelle, si au delà de la pertinence de l'opération, on ne parlait pas seulement à un groupe d'initiés: les afficionados des médias sociaux, qui sont déjà des convaincus.
Il est difficile de prévoir l'impact du webothon sur le traitement des prochaines crises par les ONG et impossible de mesurer son impact sur le taux de pénétration des médias sociaux au sein des ONG au cours de la prochaine année. Toutefois, je crois que Michelle a raison d'être optimiste à ce sujet puisqu'elle me signalait que la Vice-consul d'haiti l'avait contactée dés le lendemain du webothon pour un colloque, ce qui illustrait bien que l'on était déjà sorti du cercle des initiés.


Alors finalement le webothon, un succés?
- Au regard de l'importance de la discussion sur le web, assurément, rendu là, on peut même parler de buzz.
- En terme de levée de fonds, pas terrible certes, mais si on considère que ce qui a été accompli est un travail d'éducation, et que les ONG seront désormais mieux outillées pour lever des fonds sur le web, il y a lieu d'être optimiste et de ne pas attacher trop d'importance à ce critère, du moins à court terme.
- Enfin, troisième point, qui dépasse de loin le seul cadre de la philanthropie, si le webothon a permis de faciliter la diffusion par des chaines TV de contenu sur le web, c'est un pas en avant non négligeable pour toute l'industrie.

Bilan des courses: un succés oui, et une innovation qui dépasse largement le cadre de la philanthropie. Je ne serai pas étonné d'assister à d'autres webothons dans un avenir rapproché. Peut-être même, on peut bien réver, un webothon multi-causes, qui parviendra à ressouder les pots cassés lors de la polémique du téléthon...



(Ce billet sera également publié dans ma chronique Aid'vertising sur Youphil)