vendredi 29 février 2008

"The point": un réseau social pour changer le monde


Le point est un site américain que je viens de découvrir et qui permet de faciliter la levée de fonds et l'activisme. La logique est simple: chacun peut y créer sa campagne, et inviter les gens à contribuer financièrement. Un montant-cible est déterminé, et au fur et à mesure que les gens s'engagent à verser une somme, un graphique montre le progrès parcouru.
On peut utiliser le site :
- pour lever des fonds pour le candidat d'une campagne électorale (c'est d'actualité non?),
- pour organiser un évènement
- pour mobiliser les profs de l'école à s'acheter un nouveau sofa pour la salle des profs,
- pour inciter les habitants du quartier à financer un agrandissement du gymnase de l'école
- pour organiser le boycott des produits d'une entreprise polluante
- pour chercher des sponsors pour organiser un tournoi, ou un challenge sportif individuel, ou pour soutenir une cause, une fondation, un organisme à vocation sociale, environnementale ou philanthropique,
- ou dieu seul sait quoi selon votre inspiration et vos envies du moment...


Plusieurs avantages à la formule:
- Partager le risque: on ne verse l'argent qu'une fois le montant nécessaire obtenu.
- Montrer que notre engagement n'est pas vain puisque de nombreuses autres personnes participent et que l'on se rapproche du but
- Ne pas percevoir plus que nécessaire: une fois "the tipping point" obtenu, la campagne cesse.
- Parvenir à mobiliser des communautés sur des thèmes choisis individuellement, mettant en pratique ce que chacun sait depuis toujours: l'union fait la force...
- Offrir une plateforme de discussion sur cette cause.
- On peut même lancer une campagne de manière anonyme...

Que l'équipe de The point soit parvenue à récolter pour la création de ce site prés de 5 millions de dollars montre aussi l'intérêt que les investisseurs peuvent avoir dans ce type de projets impliquant la communauté et ayant une vocation sociale et participative. On appelle ca l'entreprenariat social... C'est un bel exemple de ce que Bill Gates appelle le capitalisme créatif, et que l'on pourrait encore appeler le capitalisme philanthropique...

Et vous, dans quel but utiliseriez-vous the point?

MAJ: Je viens de découvrir que l'équipe de the point a aussi créé une application facebook de leur concept: ultimatum

jeudi 21 février 2008

Le blog des droits de l'homme



Il n'y a pas si longtemps, je prédisais ici une recrudescence des blogs à vocation philanthropique. Le petit dernier de la famille se nomme gardons les yeux ouverts et regroupe 155 organismes de défense des droits de l'homme à travers le monde.
Voici comment ils se présentent eux-mêmes:

“Les plumes s’affûtaient, les vidéos se montaient, les sons s’accumulaient, ça y est ! Il arrive : objet surfant non identifié, abordant pêle-mêle tous les sujets d’actualité ou les rubriques culturelles sur les droits de l’Homme, le Blog de la FIDH s’ouvre à vous aujourd’hui.

Cette agora internet des droits de l’Homme est ouverte à tous ceux qui souhaitent s’informer, interagir, ou proposer des informations pour faire avancer cette grande idée dont nous fêtons cette année le soixantenaire : la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Un espace de réflexion et d’action qui est mis à jour quotidiennement par l’équipe de la fidh, par ses organisations membres, aussi, et par vous, si vous le souhaitez… Alors, si vous voulez lire la prose engagée et sans concession de nos chroniqueurs, revoir ou réécouter les derniers reportages sur la FIDH ou sur les défenseurs qui la font vivre, ou encore connaitre nos coups de coeur cinématographiques et/ou littéraires, rendez-vous dès aujourd’hui sur www.blogfidh.net et surtout … gardez les yeux ouverts.”


lundi 18 février 2008

Philanthropie chinoise... en forme olympique

Le fabriquant chinois d'ordinateurs Lenovo, partenaire officiel des prochains Jeux olympiques de Pékin, a trouvé un moyen de faire parler de lui sur la scène philanthropique. Il met en vente aux enchères sur ebay, dans plusieurs pays, des ordinateurs aux couleurs de la flamme olympique. Dans chacun de ces pays participants à l'opération, un athlète de renom signera le petit bijou rouge. Ici dans le magazine Le Point le modèle français signé par Xavier Rohart, champion de voile et médaillé aux JO d'Athènes en 1994. Ce modèle sera mis aux enchères à partir du 18 mars sur cette page d'Ebay qui donne aussi les noms des athlètes participants des autres pays. L'athlète canadien n'est pas encore déterminé.

Les revenus de cette vente aux enchère philanthropique seront reversés au Lénovo Hope Fund, dont le but est de favoriser la création de nouvelles entreprises dans des pays et des communautés en difficulté. Ils soutiennent aussi la création d'ONG qui favoriseront ce développement. Ce fonds est lui-même géré par la Triangle community foundation, qui distribue une dizaine de millions de dollars par an pour soutenir et développer la philanthropie.

Notons que si la Chine est souvent mentionnée pour son boom économique, elle n'est pas en reste dans le secteur philanthropique. Selon cet article, qui cite les plus grands philanthropes chinois de l'heure, la Chine connait un tel essor que ses magnats de l'industrie recherchent actuellement des grandes causes à soutenir. Le troisième secteur n'en est qu'à ses balbutiements en Chine, mais le gouvernement soutient ces initiatives car la plupart des grands donateurs choisissent actuellement d'aider l'éducation et la santé. Il ne fait aucun doute que la puissance financière, et le développement des règles de marché dans ce pays feront en sorte que la philanthropie s'y épanouira dans un avenir très proche.

mercredi 13 février 2008

"L'impot philanthropique": premier buzzword de 2008


L'impôt philanthropique pourrait voir le jour sous peu en Grande Bretagne. Le Financial Times rapporte que selon l'ancien ministre travailliste Frank Field, les individus les plus riches du pays pourraient se voir imposer jusqu'à 10% de leurs tranche de revenus dépassant les £150,000 s'ils ne remettent pas eux-mêmes ce montant à des organismes caritatifs de leur choix. Le gouvernement britannique pourrait également créer un fonds chargé de redistribuer l'argent ainsi collecté.

Selon Frank Field, dont l'allocution intégrale se trouve ici (en anglais), une telle initiative pourrait rapporter quelques £3,6 milliards à redistribuer dans la société civile et aurait surtout pour objectif de renouer avec la culture du don chez les "super-riches".

De nombreux gouvernements favorisent déjà le don philanthropique en accordant des réductions d'impot à ceux qui donnent, mais il me semble que l'obligation de donner nous ferait remonter assez loin dans les annales de la fiscalité...

Ceci dit, Frank Field souhaite surtout lancer un débat de société au parlement. Le débat de savoir à partir de quel point les plus riches devraient contribuer à la santé de l'ensemble du système. Cependant, un point m'inquiète un peu dans sa proposition, c'est que les plus riches, pour détourner cette contrainte auront un moyen simple: créer leur propre fondation, afin d'à la fois conserver le contrôle de ces sommes et d'en choisir leur utilisation. Ce qui serait donc à craindre, à terme, serait une multiplication des organisations charitables travaillant en silot à des causes sensiblement similaires. Rien de pire pour diluer l'effet positif des fonds investis que d'en multiplier les gestionnaires. Un incitatif devrait exister pour concentrer les fonds vers des organismes dont la mesure des résultats seraient la spécialité.

Ou alors d'autres organismes dont la mission sera sera d'examiner, d'évaluer et de noter indépendamment les fondations et organismes caritatifs verront le jour, sur le modèle des charity navigator, guidestar ou charitywatch américains.

mardi 12 février 2008

Comment déclarer sa flamme à la St Valentin tout en soutenant une bonne cause


A l'approche de la date de la St Valentin, voici quelques idées cadeaux qui feront en sorte que cette journée ne soit pas seulement la fête des fleuristes.

- Si vous êtes du genre à soutenir le commerce équitable vous aurez l'embarras du choix. Par exemple, si vous tenez vraiment aux sempiternelles roses, après tout, ce symbole est indémodable, le site rose avenir propose des fleurs issues du commerce équitable.
Le site Max Havelaar vous proposera quant à lui une panoplie de produits équitables, à commencer par le chocolat ou les vêtements. D'autres magasins sont également spécialisés dans les produits équitables de toutes sortes comme ethical superstore (qui fait des spéciaux pour la St Valentin) ou ethiquable-gourmand. Le site Ethiquette donne quant à lui de bonnes adresses pour le commerce équitable au canada.

- Pour ceux qui opteraient plutôt pour la cause environnementale, pensez à l'abonnement de votre amour à une fondation environnementale, ou à un organisme de défense de la nature tels que greenpeace ou le WWF. Vous pouvez aussi opter pour la bonne vieille carte virtuelle avec econo-ecolo ou encore avec le Network for good. Sinon, vous pouvez vous adonner à un exercice de bricolage maison en fouillant votre bac de recyclage pour créer une carte originale et tout ce qu'il y a de plus écologique avec les papiers et cartons de couleur que vous y trouverez.
Vous pouvez aussi soutenir l'environnement et le développement durable en plantant un arbre au nom de votre moitié au Niger grâce à Tree-nation et le PNUE (programme des Nations Unies pour l'environnement).

- Il existe aussi une quantité de magasins qui reverseront une partie du prix du produit de votre choix à une cause particulière, comme les cosmétiques MAC ou la ligne de vêtements H&M qui soutiennent la lutte contre le SIDA: c'est de l'achat solidaire, ou ce que j'appelle du don-avec -achat.

- Certains organismes prennent le prétexte de cette journée dont le symbole international est le coeur rouge pour sensibiliser à leur cause et en profiter pour demander un don, comme A day for hearts par exemple qui lutte contre les malformations cardiaques (plusieurs centaines de milliers de morts tous les ans) et qui lance une vaste opération de sensibilisation à chaque St Valentin. De même l'organisme Save the children tente de lancer la tradition des cartes de la StValentin pour sensibiliser à leur cause, sous le patronage de l'actrice Julianne Moore.

- Si grace à votre cadeau elle (ou il) a dit oui à votre demande en mariage, alors vous pouvez même, avec I do foundation, faire en sorte que la cérémonie permette de lever des fonds pour la cause de votre choix.

- Ensuite, pour votre voyage de noce, (ou pour un simple voyage en amoureux) partez en mission humanitaire dans le désert avec Bougex.

- Pour les bourses moins garnies, il y a le cadeau pour changer le monde que l'on achète et envoie à ses amis sur Facebook. Plus de 1000 cadeaux différents qui permettront aussi d'envoyer des livres à des écoles, d'aider des femmes à ne plus travailler dans des mines, ou d'aider à sauver des animaux.

- Et puis parcequ'on a le droit d'être sensible à une cause tout en conservant son sens de l'humour, j'ai trouvé ce site pour activistes mobiles: ils soutiennent des causes avec leur téléphone, et proposent ici des sonneries de téléphones avec des sons d'animaux en voie d'extinction... en rut!

jeudi 7 février 2008

La télé du don, de l'humanitaire et du sociétal




Voilà deux vidéos remportant un grand sucés sur le canal alternatif: l'une sur la place laissée à la nature dans nos villes, et l'autre illustrant le don par les deux célébrissimes stars du football Ronaldo et Zidane, pour le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Jolis spots.

Ils me donnent surtout le prétexte de parler de cette nouvelle chaine de diffusion, le youtube de la philanthropie: le canal alternatif, qui se donne comme signature, "La chaine internationale du développement durable et de l'humanitaire".

Autant pour "développement durable" on comprends de quoi il s'agit (l'expression est sur toutes les lèvres en ce moment), autant le terme "humanitaire" me parait un peu alarmiste. C'est dommage qu'il n'existe pas de terme plus général pour désigner à la fois les actes de solidarité internationale, de don, de campagnes sociétales, de philanthropie, d'humanitaire, et d'humanisme. Le terme reste à inventer surement...

Dans le cas présent, on parle de canal ALTERNATIF, et d'alternautes. Pourquoi pas. Ce que je n'aime pas trop avec l'appellation "alternative", c'est qu'elle nous place dans une dynamique où il existerait un modèle traditionnel admis de tous au centre, et un modèle alternatif, défendus par quelques illuminés, à la marge. Je ne partage pas cette idée, un peu dépassée selon moi, qui veut que les gens conscients de l'environnement, et sensibles au malheur de leur prochain soient des marginaux représentants une faible minorité. D'ailleurs, l'actualité montre que la tendance à la philanthropie est de plus en plus répandue, surtout chez les jeunes, et qu'au États Unis, le 3ème secteur grossit deux fois plus vite que le secteur public. Selon cet article du Financial Times d'avant-hier, "Tout le monde veut sauver le monde". Je souhaite à ce canal alternatif, de ne plus l'être au plus vite... ce qui sera une preuve de son sucés.

En ce qui me concerne, j'ai choisi pour ce blogue le terme, un peu abscons j'en conviens, de philanthropie, qui n'est surement pas idéal non plus mais qui ne se positionne pas comme marginal. Au contraire même, pour être vraiment efficace, la philanthropie doit être grand public, et toucher tout le monde, et c'est ce qu'elle fait de plus en plus.

Mais peu importent, pour l'instant, (j'y reviendrai), les appellations contrôlées, je voudrais au moins saluer l'existence de ce site web, le canal alternatif, diffusant des vidéos à caractère social et humain, et dont la finalité avouée et très avouable est de parvenir à changer le monde.

J'invite les ONG à y déposer leurs annonces, témoignages et même reportages. La tendance du web est de multiplier les canaux de diffusion (la plupart étant gratuits) afin de s'assurer de la visibilité de notre message/contenu, alors profitons-en.

J'annonçais dans un précédant billet, le pouvoir de la vidéo pour les organismes du troisième secteur, ce site web leur offre une nouvelle plateforme pour promouvoir leurs actions et leurs besoins, et la cause qu'ils défendent.

Le site dispose de fonctionnalités très web 2.0, comme son grand frère youtube: notation des vidéos, commentaire, envoyer à un ami, l'intégration sur un autre site (que je n'ai pas réussi à faire fonctionner!)
Une initiative à surveiller, et qui fera surement des petits dans un avenir proche... Son avenir est même tout tracé selon moi, vu qu'il existe déjà aux Etats Unis, une chaine du don, the giving channel, au contenu beaucoup plus touffu: avec des articles de fonds, des vidéos bien entendu, mais aussi des blogues, des discussions, des débats... Une telle chaine reste à créer dans le monde francophone... C'est peut-être la place que prendra le Canal alternatif en se développant. A moins qu'un autre joueur ne fasse son apparition sur ce créneau...

lundi 4 février 2008

Comment lever des fonds pour des causes sociétales en 2008?


Se retrouver sur une présentation sur "Les tendances en levée de fonds en 2008" en compagnie du maitre incontesté du marketing Seth Godin, ca fait plaisir quand même...

C'est mon ami-blogueur italien Paolo Ferrara qui a mis cette présentation en ligne suite aux questions qu'il a posé à certains experts sur la philanthropie pour son blogue. Savoir comment je me suis retrouvé parmi ce panel est un secret bien gardé digne de Cadbury, mais l'ensemble demeure cohérent. La présentation donne de nombreuses idées, des courants à suivre, et des pistes à explorer autant pour les organismes à but non lucratifs que pour les consultants en levée de fonds et en marketing.

Merci Paolo, et n'oublie pas de nous faire un suivi en décembre prochain pour nous dire qui a eu raison et qui a eu tort. Ceux qui se sont trompés ne seront pas dans le document de 2009!!!

dimanche 3 février 2008

Joseph Jaffe m'offre son livre Join the conversation


Joseph Jaffe est tombé dans le web 2.0 quand il était tout petit. Il a défrayé la chronique en sortant son premier livre: Life after the 30 seconds spot et son nouvel opus Join the conversation est sorti l'automne dernier dans un grand bruit médiatique. La sortie de ce dernier opus est l'occasion pour l'auteur de (re)lancer une initiative qu'il appelle "Use New Marketing to Prove New Marketing" (UNM2PNM) - utilisez le nouveau marketing pour prouver le nouveau marketing. Il offre 150 exemplaires de son livre aux blogueurs traitant de web-marketing en particulier, et du monde des affaires en géénéral. Il leur demande simplement en échange de publier une critique de son livre (après l'avoir lu) sur leur blogue. Le contenu de la critique est évidemment à l'entière discrétion du blogueur. Ceux qui souhaitent participer peuvent encore le faire ici, il reste quelques livres, mais il faut surement se dépêcher... Je suis heureux de faire partie de cette initiative: je n'ai pas encore lu le livre, (en fait, je ne l'ai même pas encore reçu) mais je suis sur la liste des sites qui vont le recevoir bientôt.

Si les 150 blogues participants font un lien vers le site de Joseph, son premier succès sera une augmentation de son classement dans Google!
Dans un monde idéal, les blogueurs mettraient aussi leur texte dans les commentaires du livre sur Amazon. Et le but ultime est bien sur de valider si les ventes augmentent... Offrir quelques livres contre de la visibilité sur toutes les communautés des blogueurs volontaires est certainement une brillante idée, avec un excellent rapport qualité-prix. En général, l'esprit humain est ainsi fait que de recevoir un cadeau d'une personne favorise l'opinion que l'on peut se faire d'elle. D'ailleurs les critiques de blogueurs ayant déjà reçus le livre "Join the conversation" sont en majorité très positives.

Personnellement j'ai déjà un a priori positif sur cet auteur dans la mesure ou je lis déjà son blogue jaffe juice et que je suis abonné à son podcast. Recevoir un livre en cadeau (j'adore les livres!) n'est pas pour me déplaire non plus... mais j'ai hâte de lire ce livre dont on parle tellement.

Lors de sa sortie, Joseph avait contacté toute sa communauté, à travers son blogue, son podcast et son réseau Facebook afin que tous ceux qui voulaient l'acheter le fasse le même jour, ce qui lui permettrait de grimper dans les classements de ventes d'Amazon. Il est arrivé en deuxième position dans la catégorie des livres d'affaires derrière les mémoires d'Alan Greenspan l'ancien gouverneur de la banque centrale américaine, une sacrée performance... Le geste gardait sa saveur d'expérimentation pure dans la mesure où les ventes de cette journée ont été versées à un organisme caritatif. La saga de cette journée est racontée ici.

Je ne sais pas si Joseph Jaffe fournit des exemples de ce qu'il peut se passer dans la secteur non-marchand, mais ses théories sur la force des communautés et des réseaux sociaux s'applique assurément à la philanthropie 2.0... J'ai hâte de me plonger dans cette lecture, d'en rapporter mes conclusions ici, et d'ouvrir le débat avec vous...