lundi 30 juillet 2007

Terrain miné

Ce que j'aime dans ce petit spot, c'est qu'il parvient très bien à nous faire comprendre une réalité qui nous dépasse, nous autres habitants de pays occidentaux en paix depuis des décennies.

Cette logique d'intégration d'un élément surprise dans une scène familière crée de la proximité avec la cause, première étape indispensable pour une prise d'action.

Le spot renvoie à une adresse internet qui permets justement cette prise d'action et qui fournit de l'information réputée crédible (puisque provenant des Nations Unies) sur le sujet.

Simple, classique, efficace, et malheureusement tellement d'actualité...

mardi 24 juillet 2007

Utopie-city



Le cabinet d'architectes Foster+Partners a dévoilé un projet titanesque digne des Émirats Arabes Unis où il doit s'ériger. Il s'agit d'une ville fortifiée de 6 millions de mètres carrés qui aura l'incroyable particularité d'être une ville propre: pas d'émission de carbone ni de déchet!

Cette ville de Masdar comprendra une université... et le siège de la compagnie Abu Dhabi Future Energy, à l'origine du projet, qui deviendra en fait sa vitrine. Gageons que le tourisme ne sera pas la moindre des ressources d'une telle ville qui sera alimentée exclusivement par l'énergie éolienne et surtout photovoltaique (on est dans le désert quand même!).
La première pierre devrait être posée en 2009. Si le projet fonctionne, gageons que le reste de la planète en entendra parler...
Plus d'information (en anglais) ici.

lundi 23 juillet 2007

Don de soi, don de sang






Il n'y a pas que les dons en espèce sonnante et trébuchante qui peuvent aider le monde, il y a aussi le don de soi sous la forme de son sang, de ses tissus, ou de ses organes.
Tout le monde (ou presque) peut donner du sang de son vivant. Je connais même certaines personnes qui ont un rendez-vous une fois tous les deux mois pour offrir une poche de sang: ca fait partie de leur routine de vie.

Toutes les campagnes ci-dessus, venant de pays différents, ont un point commun (en plus des couleurs récurrentes rouges et noires) : elles véhiculent un message de sensibilisation au don. Mais aucune ne dit vraiment comment faire. Aucune n'explique que c'est facile, accessible, sans danger, sans douleur et à la portée de tous. Ou peut-on le faire? A l'hôpital, chez un médecin, un organisme spécial? Tous les combien de temps? Y a-t-il une limite d'age? Quelles sont les contre indications? Celui que la campagne a touché va se poser ces questions...

Dans la stratégie de don du sang, il existe deux approches. La première consiste à aller chercher le donneur là ou il se trouve: ce sont les collectes mobiles dans les tours à bureaux, les établissements scolaires, les grandes usines ou les centres commerciaux. Et la deuxième est d'inciter le donneur à se rendre dans un centre de prélèvement. La première approche est très répandue, mais la seconde pas encore... du moins pour l'instant.

Je crois que les prochaines campagnes du don de sang et d'organe seront plus incitatives. Le problème du don du sang est le même que le celui du don tout court: beaucoup de gens sont prêts à donner mais peu savent comment faire. Les agences de don de sang devront probablement prendre une orientation commune à celle des sociétés caritatives qui réalisent des levées de fonds. Celles-ci fournissent de l'information sur pourquoi donner et sur comment donner. Ce dernier point me semble faire défaut aux agences de don d'organe. Elles ont beaucoup communiqué sur le pourquoi, mais pas assez sur le comment.

Je ne serai pas étonné de voir sous peu des campagnes virales sur internet comme celle-ci, présentée à Cannes ,et incitant à donner (plusieurs fois) et renvoyant à un site web fournissant des quantités d'informations pratico-pratiques sur le sujet. Le site français e-donneur.com, bien que pas très joli, a l'immense mérite de fournir aussi ces informations. Le fait que de tels sites soient mis en ligne m'incite encore plus à penser que les futures campagnes de don d'organe insisteront davantage sur le viral et le "call to action". L'avenir nous le dira...


Crédits:
1-Croix Rouge Colombienne, agence: Léo burnett Colombie
2-Héma-québec, agence: LG2
3- Save a life, Donate blood, Oman, agence: Balabharati, via Ad Blog Arabia
4-organdonor.org (États Unis) , Crédits inconnus, via houtlust:
5- Adote, Brésil, agence: agencia3. Le texte dit, en substance: "Ne pas donner ses organes, c'est emmener quelqu'un avec vous."

mardi 17 juillet 2007

Responsabilité sociale des blogueurs


Le thème de la responsabilité sociale est très en vogue en ce moment: de plus en plus de grandes compagnies adoptent des causes et les défendent dans leurs communications, suivant ainsi la trace des Fondation Wal Mart et autres maisons McDonald .

La responsabilité sociale s'applique aussi aux individus, qui s'efforcent de plus en plus de recycler, d'utiliser les transports en commun, ou de consommer de manière équitable, écologique et biologique. Mais qu'en est-il des blogueurs?

Il me semble que cette sphère de la société gagnerait, elle aussi à prendre conscience de son potentiel d'action sociale. Plusieurs sites internet offrent gratuitement des bannières que l'on peut mettre sur son blog.

En ce qui me concerne, je réalise que le fait de vivre dans un pays ou la liberté d'expression est érigée en valeur fondamentale est une chance et un luxe, pour lesquels des gens se sont battus, se battent encore, meurrent parfois, sont emprisonnés trop souvent ou simplement censurés. Je voudrais leur montrer ma solidarité en faisant connaitre les activités de certaines organisations telles qu'Amnistie internationale , ou l'IRC (dont j'ai déjà parlé dans ce blogue), ou encore Human rights watch.

Le blogueur peut aussi aller plus loin dans son geste de responsabilité sociale que de seulement évoquer un problème: il peut offrir son espace publicitaire à des organismes qui ont besoin de visibilité mais qui trop souvent n'ont pas les moyens de s'en acheter. J'aime l'idée de bénéficier gratuitement d'un espace pour m'exprimer (merci blogger.com!) et de remettre une partie de cet espace à des causes philanthropiques. En plus des boutons volontairement inscrits sur la colonne de droite, j'offre à toute organisation humanitaire sérieuse qui me le demandera l'espace nécessaire pour afficher leur message à titre gracieux, et j'invite les autres blogueurs à poser un geste de responsabilité sociale (ou de philanthropie) et à en faire autant.

Crédit photo ici.

vendredi 13 juillet 2007

On ne badine pas avec son karma



Ce petit spot rigolo va beaucoup plus loin que ce que l'on pourrait penser de prime abord. Il en existe toute une collection, mettant en scéne des activités sportives, au travail, ou en plein air, au cours desquelles un pollueur se retrouve mortellement frappé par une de ces improbables fatalité du destin... Cette opération est menée par un organisme de promotion du recyclage des bouteilles de Colombie Britannique: Encorp.

S'il n'en n'avait tenu qu'à moi, j'aurais carrément signé le message d'une adresse internet reprenant la ligne: dont'mess with your karma.ca

Ce que je trouve surtout interessant ici, c'est que l'approche traditionellement paternaliste et moralisatrice de ce genre de campagne ou l'on veut faire changer des comportements, à soigneusement été évitée. Au contraire, cette notion de karma, abordée sous un angle comique, et le traitement exagéré des conséquences, permet de réaliser qu'un tout petit geste peut avoir une trés grande portée. Est-ce un signe des temps, mais le karma est de plus en plus utilisé dans ce milieu, comme en témoigne le nouveau jeu vidéo destiné à initier les jeunes à la philanthropie: karma tycoon.

Quand on sait que le canadien moyen produit quelques 418 Kg de déchets par an (le francais 360 et l'américain... 800kg) , et que parmi cette demi-tonne, seulement 112 Kg sont recyclés, on comprend l'importance de ce genre de campagne écologiste.
Statistiques Canada vient tout juste de sortir une étude sur le recyclage au Canada en 2006 qui, en plus de donner des chiffres intéressants, démontre que le recyclage est fonction de critères socio-économiques. L'éducation étant un facteur clé, les campagnes de sensibilisation sont donc cruciales pour ce genre de problème. Cependant, si l'étude indique que la tendance au recyclage augmente (merci aux nombreuses campagnes menées), la quantité de déchets par habitant augmente elle aussi, ce qui annule les effets du recyclage...
Un phénomène récent est l'arrivée de campagnes incitant non seulement au recyclage, mais aussi à la réduction des déchets. Il passe en ce moment en France une campagne de 3 spots (à visionner ici) donnant chacun 3 conseils pour réduire ces déchets.
La sensibilisation commence à toucher également les entreprises puisqu'elles adoptent aussi tranquilement des comportement plus responsables, comme en atteste ce commmuniqué de presse de wal mart du mois dernier qui souhaite réduire ses emballages de 5%. Le géant de la distribution espère probablement ainsi améliorer son karma qui en a bien besoin...


mercredi 11 juillet 2007

Playpumps: de l'eau potable pour dix millions de personnes


Certaines personnes ont des idées simples qui tiennent du génie. C'est le cas de playpumps.org, un organisme sans but lucratif qui a développé un système de distribution d'eau potable basé sur le jeu. C'est un manège à eau. Les enfants, en s'amusant, actionnent un système de pompe qui stocke 2500 litres d'eau dans un réservoir surélevé. Un petit peu plus loin, un robinet donne accès à l'eau potable à tout le village. Si 4000 de ces playpumps sont installées comme prévues d'ici 2010 dans des commuautés africaines, ce sont 10 millions de personnes qui se retrouveront avec un accès à l'eau potable.

Quand on sait qu'un milliard d'habitants sur la planète n'ont pas accès à l'eau potable, et que l'eau non potable cause 80% des maladies mondiales, 6000 décés par jour, et qu'enfin 1.7 million d'enfants de moins de 5 ans meurent de la diarrhée chaque année, on comprends qu'une telle initiative soit plus que bienvenue...

Elle est soutenue par Laura Bush et le gouvernement américain, ainsi que par la Fondation de Steve Case (fondateur d'AOL et plus récemment de revolutionhealth.com).
Playpumps a obtenu le soutien de plusieurs célébrités et fait régulièrement parler d'elle aux États Unis.
Une initiative qui remporte un certain succès, non seulement parce que c'est une bonne idée, mais parce qu'elle autonomise les populations locales, et qu'elle transforme une quête désespérée en un jeu qui fait rire les enfants. Qui n'a pas envie d'entendre rire des enfants?

lundi 9 juillet 2007

L'impact des campagnes sociétales

Voici une pub pour la sécurité routière londonienne dans le plus pur style des annonces choc britanniques. Rien n'est suggéré: le message est frontal. Ce spot a remporté l'or dans la catégorie film à Cannes cette année. Créativement, il n'y a rien à redire: le scénario se tient impeccablement, la réalisation est réaliste sans excès, juste ce qu'il faut pour que tout un chacun puisse s'identifier au personnage dans une monotone routine bien connue... même la voix du narrateur semble familière... jusqu'à un certain point ou tout bascule. Un grand classique du genre.
Il en existe de similaires notamment contre la vitesse au Québec, ou le respect des distances de sécurité, en France, et surement d'autres encore sur l'ivresse au volant ou le port de la ceinture de sécurité... elles activent toutes la même fibre émotive.
Dans un but pédagogique, nous observons une gradation dans l'intensité de ces messages de santé publique. Comme si la recherche de l'efficacité demandait des images plus violentes afin de les imprimer, de force dans l'imaginaire collectif.

Pourtant cette efficacité, que toutes les industries recherchent désespérément, et qui se chiffre généralement en retour sur investissement, en taux de clic, ou en taux de conversion, fait cruellement défaut aux campagnes sociétales. Comment mesurer l'impact d'une telle annonce? C'est impossible, les outils n'existent pas. S'il est possible de calculer approximativement le nombre de gens qui l'auront vue, et même la variation du nombre d'accidents de la route sur la période de diffusion, comment mesurer l'influence du message sur ces statistiques? Bien sur on peut oublier la logique arithmétique et dire, à raison d'ailleurs, que si une seule vie est épargnée, alors le message aura valu la peine d'être tourné. Cependant, est-ce la meilleure utilisation de fonds publics?
La vraie question est de savoir si l'on se sent concernés par ce type de message? Ces images sont-elles créatrices de plus de sécurité?
- Est-ce que je vais rouler moins vite parce qu'on m'a montré un accident de la route?
Peut-être, mais il est permis d'en douter.

Lorsque l'on créé des messages publicitaires à but commercial, on s'assure TOUJOURS que l'on va intéresser le public cible. Quels avantages va-t-il retirer de mon offre? C'est le fameux "what's in it for me?"
Dans ce message, passée l'émotion, qu'est-ce qu'il me reste? Avez-vous retenu l'information finale? Ou le nom de l'organisme signataire du sot? Y a-t-il un incitatif?
Le débat est ouvert, mais vous, avez-vous l'impression que ces message "d'utilité publique" sont utiles pour vous? Vous font-ils changer vos comportements?

Crédits:
Agence: M&C SAATCHI, London pour Transport for London
Directeur de Création: Graham Fink
Rédacteur: Curtis Brittles
Directeur artistique: Will Bate
Réalisateur: Vince Squibb

vendredi 6 juillet 2007

Campagne pour le Darfour


Vous souvenez-vous de ces machines à peluches dans les fêtes foraines? L'IRC (International Rescue Comittee) les transforme en machines à dons. Un moyen créatif d'attirer l'attention tout en offrant la possibilité d'agir sur le champs. Et pour ce qui est d'attirer l'attention, ces gens sont particulièrement doués puisqu'ils ont déjà le soutien de célébrités telles que Georges Clooney à qui la cause du Darfour tient particulièrement à coeur puisqu'il a crée avec ses amis acteurs d'Ocean 13 un organisme voué à la collecte de fonds contre les atrocités soudanaises commises là-bas, ainsi qu'en d'autres endroits du monde, ou les besoins humanitaires sont les plus pressants: Not on our watch. Le lancement de leur film a beaucoup fait parler de cette opération de levée de fonds. Toutes les célébrités n'utilisent pas leur charisme et l'espace médiatique qui leur est octroyé pour défendre des causes philanthropiques, il est donc légitime de souligner l'effort de celles qui se donnent la peine de le faire.

jeudi 5 juillet 2007

Perle de Cannes - campagne adoption





Cette campagne touchante pour l'IAPA (Indian Association For Promotion Of Adoption & Child Welfare), a obtenu le Bronze à Cannes 2007 dans la catégorie imprimés.
Le message dit : "Adoptez: vous recevrez plus que vous ne donnerez jamais"
Un lecteur me demandait dans les commentaires si avoir des enfants devait etre considéré comme de la philanthropie. Une chose est sure, c'est que l'adoption est assurément un acte philanthropique. Décider de protéger un enfant, de le nourrir et de l'aimer comme le sien, correspond à la définition de la philanthropie telle que donnée par wikipédia.
Les besoins de certains pays en matière d'adoption sont criants, ce qui justifie ce type de campagnes sociétales, mais pourquoi ces campagnes n'existent-elles pas pour l'adoption nationale dans nos pays occidentalisés? Les besoins existent pourtant également...


Crédits:
Agence: Ogilvy & Mather, Mumbai Inde
Directeur de Création exécutif: Piyush Pandey
Directeur de création: Sumanto Chattopadhyay/Rajiv Rao
Rédacteur: Sumanto Chattopadhyay
Directeur artistique: Rajiv Rao/Elizabeth Dias
Photographe: Suresh Natarajan

Philanthropie googlienne

C'est officiel, et c'est arrivé cette semaine: Google crée ce qu'il appelle son "bras philanthropique" en lancant Google.org. Ce site focalisera sur quelques initiatives telles que les changements climatiques, la santé globale, et le dévelopement économique, des programmes déjà financés par la Fondation Google et sa dotation de 90 millions de $. Ce bras philanthropique dispose dorénavant de son blogue (hé oui, j'ai désormais de la concurrence!) qui sera alimenté par des employés de Google et d'ONG partenaires. J'imagine qu'ils sont bien placés pour référencer les différentes initiatives en la matière!

mercredi 4 juillet 2007

Philanthropie virtuelle



Le 22 Juin dernier, sur l'ile Philanthropy Island de la célèbre plateforme Second Life , se tenait une réunion au sommet entre Jonathan Fanton, Président de la Fondation Mac Arthur, et Philip Rosedale, le CEO Linden Lab, et fondateur de Second Life. Cette rencontre constituait l'un des éléments du vaste programme "Médias numériques et apprentissages". Ce programme de 50 millions de $ sur 5 ans de la Fondation Mac Arthur vise à déterminer comment les nouvelles technologies modifient les comportements civiques de la jeunesse moderne. Cette première rencontre, et cet investissement massif incitent à penser que les mondes virtuels et philanthropiques vont bientôt trouver de nouvelles manières de cohabiter, de se nourrir et de s'enrichir mutuellement. Une initiative à surveiller de prés...
Crédit photos.