dimanche 15 mars 2009

Cinéma et philanthropie


La philanthropie devient visible sur tous les fronts de la culture. Le cinéma ne fait pas exeption à la règle et de plus en plus d'initiatives reliant le 7ème art avec la philanthropie se développent autour de nous. Je pense d'ailleurs que ce marriage a de longues et belles années devant lui...


Si les hommes naissaient tous libres et égaux en droits, nous n'aurions pas besoin d'une déclaration universelle pour nous aider à faire en sorte qu'ils le deviennent.Voilà pourquoi, pour une quatrième année consécutive, se tient le Festival de Films sur les Droits de la Personne de Montréal (le FFDPM). L'objectif avoué de ce festival est de "créer, par le biais du cinéma, un espace de rencontre, de discussion et de réflexion sur les thématiques des droits humains et du respect des libertés fondamentales."

Tous les films ne sont pas faciles, certains sont même plutôt sombres, à l'image de la réalité qu'ils décrivent. Mais il est temps de regarder cette réalité, et d'essayer de la comprendre grace à une fiction mettant en oeuvre des personnages vivant des émotions, plutôt que de se contenter de regarder les dernières hécatombes du journal télévisé qui se contente de donner l'information factuelle... la fiction ne remplacera jamais l'information, tel n'est pas non plus son but. Mais je pense qu'elle peut lui donner cet indispensable complément d'âme qui permettra de replacer l'information dans un contexte plus large.

Le FFDPM s’est ouvert le 12 mars avec la projection en première nord-américaine du film « 8 » réalisé tout à la fois par Jane Campion, Gael Garcia Bernal, Jan Kounen, Mira Nair, Gaspar Noé, Abderrahmane Sissako, Gus Van Sant et Wim Wenders, et produit par Lissandra Haulica et Marc Oberon. [Prix du Cinéma pour la Paix 2009, pour sa contribution aux Objectifs du millénaire pour le développement].

Ces huit cinéastes de renom se sont mobilisés pour sensibiliser l’opinion publique et rappeler aux politiciens qu’en 2000, 191 pays s’étaient fixé huit Objectifs du Millénaire pour le développement et se sont engagés à réduire de moitié la pauvreté dans le monde d’ici 2015...

La plupart des projections seront suivies de débats, en présence de cinéastes invités, de défenseurs des droits et de spécialistes des enjeux soulevés par les auteurs.

C'est pas moins de 450 films qui ont été recus cette année, preuve de l'ampleur de la tâche qu'il reste à accomplir et de la fragilité des droits de la personne en 2009.

Certains de ces films s'adressent aux enfants, avec un programme jeunesse pour les 7-17 ans. Le FFDPM entends ainsi souligner le 20e anniversaire de l’adoption par l’ONU de la
Convention relative aux droits de l’enfant.

J'aime bien aussi que le festival souligne le 20 mars 2009 comme le 6ème anniversaire de l'invasion de l'Irak, en projetant deux films sur la situation de la vie quotidienne actuelle irakienne. 6 courts métrages d'étudiants en cinéma de Bagdad seront également proposés.

Le festival se déroule jusqu'au 22 mars.

LE FFDPM est depuis janvier 2007, membre du Human Rights Film Network (HRFN,
www.humanrightsfilmnetwork.org), réseau international fondé à Prague en 2004 pour promouvoir le cinéma engagé en le rendant accessible au plus grand nombre, et accroître la circulation des films consacrés aux droits humains dans les festivals.

Si un festival des films engagés n'existe pas encore dans votre ville ou votre pays, vous pouvez agir vous-même et faire en sorte d'en créér un...Le Human Rights film Network pourra vous y aider.

1 commentaire:

Le chamo au cinoche a dit…

Bonjour Sacha,
Je suis bénévole pour le FFDPM. Le film d'ouverture m'a laissée très perplexe, mais j'ai vu hier Triage, un documentaire sur James Orbinsky, un médecin canadien (ex-président de Médecins sans frontières) très impliqué en Afrique. La caméra le suit alors qu'il retourne 15 ans plus tard, en Somalie et au Rwanda. Sa vision de l'action humanitaire remet les pendules à l'huere. Ce documentaire nous rappelle aussi que si on se souvient du Rwanda, on a oublié la Somalie, qui pourtant, a connu une famine épouvantable au début des années 1990.
Françoise