mercredi 5 mars 2008

Le shockvertising est vraiment mort !







Le shockvertising, qui consiste à montrer des images exagérément grossières, violentes, sexuelles, bref, choquantes, afin de vendre un produit ou un service est en baisse dans l'industrie de la pub en général, et dans celle du non-lucratif encore plus.
Dans l'industrie du don et de la levée de fonds, les images choquantes n'ont plus leur place. Trop d'organismes se sont prêtés à ce jeu, à cette escalade stérile. Aujourd'hui, le public a besoin d'explications, il veut savoir pèle-mêle:
-Pourquoi cette cause est légitime?
- Pourquoi il devrait donner?
- Comment son argent sera utilisé, concrètement?
- Quels sont les résultats attendus?

Dans la vidéo ci-dessus pour la Fondation des Maladies Mentales, on a clairement eu recours au procédé du shockvertising: la maladie mentale étant associée à un kidnapping. Personnellement, je ne trouve pas que ces images soient particulièrement violentes.... elles ne me choquent pas... on voit bien pire tous les jour au téléjournal, au cinéma, et même dans certains séries américaines qui ne sont pas avares en hémoglobine... Par contre je n'aurai pas recommandé une telle approche créative dans laquelle une certaine forme de violence est indiscutablement utilisée pour faire passer le message... et qui est dépassée.

Il se trouve que suffisamment de personnes plus sensibles que moi se sont plaintes au point que la Fondation ait été obligée de retirer ce spot des ondes, se contentant de poursuivre sa campagne en affichage (qui n'est pas meilleure selon moi mais pour des raisons techniques. On n'y voit rien: trop de texte et la perspective n'aide vraiment pas).

Ce retrait est un argument supplémentaire pour arrêter de nous bombarder de cette tendance révolue pour les OSBL qu'est le shockvertising, et de nous donner de l'information constructive et pertinente. Je ne suis pas le seul à le penser: voici un court extrait d'une étude du toujours pertinent CERPHI qui vient juste de sortir:
"[...] les associations humanitaires doivent particulièrement travailler leur communication pour diffuser des messages sur leur utilité, leur efficacité, leur bonne gouvernance mais également doivent travailler sur la dimension affective de leur image. Ainsi, bien faire son travail ne suffit pas, il faut aussi savoir créer de l'émotion, de la sympathie et du lien pour avoir une bonne image".

Le procédé publicitaire du shockvertising lui n'est pas mort, loin de là même si j'en juge par le sucés que rencontre la centaine de spots de la section trash attitude du site culture pub.
Mais pour le troisième secteur, cette tendance n'est plus porteuse, le public est devenu plus mature et demande de l'information avant tout. Amis publicitaires, qu'on se le dise!!

Article relié:
La tendance du shockvertising

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