lundi 5 novembre 2007

Le financement de nos hopitaux

Vendredi dernier, j'étais invité au gala annuel de la Fondation de l'Hopital du Sacré Coeur de Montréal. La Fondation célébrait en grande pompe les résultats de sa campagne de financement. Les objectifs ambitieux de la campagne 2005-2009 de 35 millions de dollars ont d'ores et déjà été dépassés, et les évènements de levées de fonds se poursuivent.

Dans un premier temps, on ne peut que se féliciter de constater un tel succés. Ca fait plaisir de voir que les gens sont sensibles à la cause et que le don demeure une valeur solidement ancrée dans la société.

Pourtant je n'arrive pas à m'empêcher de me dire qu'il y a quelque chose d'anormal là-dessous. Un hôpital ne devrait pas avoir besoin de faire appel à la charité publique pour fonctionner correctement. C'est bien pour ça que je paie des impots non? Hé bien non! Pas du tout.
En fait, je réalise même que ce 35 million est une goutte d'eau si je le compare au budget du ministère de la santé du Québec qui est de 23,8 milliards de dollars pour 2007-2008. Le chiffre a beau être en hausse constante depuis des années, il a beau représenter prés de la moité du budget total du gouvernement, et la moitié de cette dotation a beau se concentrer sur les hôpitaux, il semble que cela soit loin de suffire à nos établissements de santé pour fonctionner.

La fondation constitue d'ailleurs bien plus qu'un simple outil de fonctionnement. Elle est aussi un levier formidable, car les fonds amassés permettent d'aller négocier avec le gouvernement d'autres financements sur la base des partenariats publics-privés. Et c'est ainsi que certaines ailes des hôpitaux modernes portent le nom de leurs plus généreux donateurs, comme pour les universités ou, dans une autre mesure, comme pour les stades. Inutile ensuite de se demander si la santé est une industrie comme les autres. Ses couts exorbitants, et leur inéluctable croissance, rangent la santé, qu'on le veuille ou non, parmi la longue liste des domaines soumis à la loi du marché. Les Fondations, dans ce contexte, permettent de palier au manque de moyens du gouvernement. Plus les fondations seront efficaces dans leurs levées de fonds, plus notre système de santé aura une chance de supporter la comparaison internationale, et surtout de répondre aux besoins de la population.

Vue sous cet angle, la philanthropie n'est plus un luxe, elle devient une nécessité...

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